C’est en réinventant le spectre fonctionnel de certains objets que mes interventions révèlent des motifs psychologiques solidement ancrés dans l’inconscient collectif. Ils sont postés comme témoins d’une fuite de l’être et de l’altération évidente de sa condition dans nos sociétés.
L’obsession de la propreté est souvent le leurre d’une âme brouillon et Manufrance est un nom chargé d’histoire : deux aspects non négligés lors de l’élaboration de cette pièce. En effet l’entreprise fut un modèle d’organisation et de production pour son époque mais aussi le théâtre de conflits sociaux de grande ampleur jusqu’à ce qu’elle succombe aux crises financières des années 1970.
Cet objet figé dans le temps est posté comme mémoire de ces histoires personnelles et collectives. Le tapis est fendu d’une ligne nette qui annonce le début d’une longue chorégraphie maniaque à moins peut-être qu’il ne demeure immobile pour l’éternité. Enfin, par ce geste d’aspiration, la pièce retrouve sa matière d’origine et une nouvelle boucle se forme.
F. L.