Dnsep 2015 – Mention
Juliette Liautaud développe un travail photographique et audiovisuel. Qu’il s’agisse d’un boîtier argentique, d’une caméra mini dv ou d’un simple micro, elle capture des fragments de réel et opère des subjectivations poétiques. Ses compositions d’images fixes ou en mouvements sont issues ou diffusées par des dispositifs techniques qui flirtent avec le suranné.
Elle saisi parfois l’image dans l’obscurité tout autant qu’elle la révèle à la chambre. Dans un autre registre d’enfermement de l’objet dans l’instant, ses cyanotypes sont, en plus d’être insolés, soumis à d’autres conditions météorologiques telles que la pluie ou le vent.
Thing Behind the Sun est une installation vidéo qui associe par superposition la projection d’une vidéo numérique en noir et blanc à un carrousel de diapositives couleurs : un jardin d’acclimatation sous un ensemble d’images de grottes et de plantes. Une « ritournelle » s’imprègne finalement comme une image rémanente.
Pour Recuerdo de mi santuario, elle associe à nouveau un support ancien à une technique récente d’enregistrement de l‘image pour composer un film sonore tourné‑monté.
Ses œuvres sonores, conditionnées sous forme d’éditions ou superposées à ses films, sont là aussi des compositions de différentes strates issues du fieldrecording ou des ses jeux de guitares préparées.
Benjamin Laugier
Two Roads Diverged in a Yellow Wood
tryptique I
Cyanotypes
ensemble II
A Certain Desert
KAPR
Tissés, des visages qui semblent porter des chapeaux ou des becs s’alternent avec les taches lumineuses
Une fête dans la nuit, silhouettes
Voix mécaniques, ritournelle peu audible puis de plus en plus insistante, mélangée à des voix dans une langue que
l’on ne comprend pas
Des écailles deviennent un motif, noires, puis blanches, alternées comme les phases d’une lune de pacotille
Le visage d’un enfant, et la tête d’une carpe
Voix qui récite
The black lake is like a mirror, it alternates moon with the sky
Brouhaha intérieur
Grain, gros plans, qui à la fois approchent et effacent
La bande sonore est un mélange de la voix de google translate en tchèque, que j’ai réussi à faire presque chanter, entre spoken words et musique répétitive, de prises de sons directes dans une cuisine dans la banlieue de Prague où l’on garde une carpe dans la baignoire avant de la préparer, et d’un poème tchèque populaire traduit grossièrement par le même outil de traduction.
Le travail de la bande sonore, bien qu’elle se développe indépendamment des plans, répond d’une manière analogique — par brouillage, répétition, effacement — au travail des images, à la fois sombres et clignotantes, granuleuses, comme des lueurs brutes, des réminiscences salies
J. L.
Poste Ariel
H. G. M. et J. L.