Baptiste Carluy2021-11-03T11:08:41+01:00
  • Collection, 2015 acrylique sur papier 25 x 32 cm

Dnsep 2015 – Mention

Baptiste Carluy réalise à l’atelier un travail de peinture qui relève à la fois de l’iconographie du secteur tertiaire et d’un jeu de signes issus des paysages de son quotidien. C’est ainsi que de l’emballage d’un tube de dentifrice au yucca de salle d’attente, se forme un large registre visuel qui y sous-tend des fictions picturales.

Les œuvres de la série Travelling se composent d’exotismes à emporter qu’il agence dans un jeu d’évocations de gestes et de signes ambigus

La peinture acrylique fait l’objet d’aplats par dessus lesquels il colle, maroufle ou peint à nouveau des motifs que l’on retrouve régulièrement dans d’autres séries : Palmiers, Feu, Jungle.

La série Collection répond quant à elle à une démarche classique qui prend néanmoins sa source dans une recherche plus singulière. À partir de photos qu’il trouve sur des sachets de sucre ou sur des supports encore plus petits parfois, il pratique la mise au carreau à l’acrylique sur papier, semant ainsi toute chance de rattacher l’image à sa réalité première.

Si cette dernière technique est aussi celle des copistes, une autre pratique à la marge est à mentionner ; les lettres d’écrivains publics qu’il sollicite pour entretenir des conversations épistolaires entre personnages fictifs, sans oublier qui Arturo Bandini était pour John Fante.

Benjamin Laugier

Ernest Darling que l’on appelle l’homme de la nature, personnage exalté quoique malheureux n°2

<em>Ernest Darling que l'on appelle l'homme de la nature, personnage exalté quoique malheureux n°2</em>, 2015 <br>acrylique sur toile <br>65 x 54 cm

Collection

La Collection se constitue au fil du temps et de l’accumulation d’images d’origines très diverses. Par le truchement d’un traitement stylistique, d’un procédé (petit format, mise au carreau), la technique picturale vient « niveler » la multitude des images sources. La collection débuta sur une série d’images extraites d’une iconographie tirée du monde du tertiaire.

B. C.

<em>Collection</em>, 2015 <br>acrylique sur papier <br>25 x 32 cm

Travelling

<em>Tout ira bien</em>, 2013 <em>Taux d'humidité</em>, 2014 Sans titre, 2014 <em>Mon chien stupide</em>, 2014 <em>Dans l'angle, sous le néon</em>, 2014

Le Travelling s’articule toujours en ligne de manière à former une espèce de plan séquence. J’y construis les tableaux à partir de signes, que je manipule et qui constituent alors une forme de langage visuel. J’essaie ensuite de les faire correspondre entre eux pour évoquer un récit. Pour cela, je m’inspire d’une littérature réaliste américaine, avec des écrivains comme John Fante, Richard Brautigan, Raymond Carver ou encore John Irving qui mettent en scène des personnages désaxés, inadaptés, qui souvent se réconfortent dans des mondes intérieurs riches. Par exemple, on peut voir un ventilateur se transformer en hélice d’avion d’une toile à l’autre, ou encore un yucca en jungle, comme s’il s’agissait là d’une rêverie de bureau. Pour beaucoup, ces motifs sont liés à la ville de Nice qui a d’une certaine manière «exotisé» mon travail.

B. C.

<em>Travelling</em>, 2013-2015, <br>Acrylique, collages et vernis sur toiles <br>vue d'accrochageacrylique sur toile <br>30 x 40 cm <em>Dimanche</em>, 2015 <br>acrylique sur toile <br>30 x 40 cm