Dnsep 2015
Dans les sculptures et les installations de Gillian Brett, il n’y a parfois qu’un pas du Luna Park à Interstellar. La fête foraine rejoint la science-fiction au travers d’hybridations d’objets, de compositions lumineuses, pailletées ou acidulées. Contenus dans des aquariums ou déployés dans des installations vidéo, ses récits formels invitent le spectateur à des expériences ambiguës. C’est ainsi qu’un grappin de fête foraine disproportionné tente en vain d’attraper des ballons de baudruche ou qu’une chaise de bureau prend les contours d’une centrifugeuse d’ondes gravitationnelles.De prime abord, Mât de Cocagne évoque un arbre de la famille des palmiers, une longue tige surmontée d’un houppier. De plus près, les palmes sont des bouées maritimes transformées en fusées et autres objets à connotations festives qui pourraient finalement bien être les petites nacelles d’un manège de parc d’attraction.
Moissonneuse foireuse est la rencontre d’un appareil de musculation avec une machine agricole. Le danger potentiel de l’engin est désamorcé par son revêtement aux teintes malabar bi-goût et une succession d’ampoules de guirlande de bal du 14 juillet.
La collection d’extraits de roches extraterrestres de Gillian Brett constitue, quant à elle, un joyeux ensemble dans lequel seraient réunies les planètes d’un système solaire encore inconnu.
Benjamin Laugier