extrait : « gribouilli de crominance au-delà ligne, libre arbitre pris, rajouté en deçà des lignes impures, nussa pen, peine pour kuala-lymphe, phe, phy de tous ces pha, coche coche gît gît jure de remuer un ci ci ci ciol de chamb jolie »

« immédiate sortie »

Ce charabia est tiré de la transcription phonétique en mots ou en syllabes des sons ramenés par la sonde Rosetta. Après avoir analysé de cette manière dix échantillons et en avoir produit dix phrases, je les ai organisés sur un plan (de format A4). Chaque phrase a son territoire et le dessin est pensé comme si la ligne pouvait être celle d’une bande magnétique, que viendrait lire une tête de lecture en la parcourant.

Le dessin transposé au sol de l’atelier, dans une première version (ci-contre), a permis à des récitants de lire le texte pendant leur marche. Ils lisent chacun leur texte en boucle, en suivant la ligne, selon un protocole de volume qui module leurs interventions bien que le murmure général soit incessant.

Ce moyen de transposition du plan à l’espace de l’atelier fut pour moi le moyen de tester un dispositif de simultanéité et de ready made vocal. De cette manière, on assiste à la modélisation de la collection de sons de Rosetta, configurés dans un nouvel espace et réduits dans leur définition sonore au medium de la voix. Cela produit un tout autre « paysage sonore », plus rudimentaire et presque dérisoire au regard de la chaîne technologique qui nous permet d’entendre les enregistrements originaux.

Aujourd’hui la pièce passe du texte au sol et, grâce au fait que les récitants ont appris leur texte par cœur, elle s’exécute en extérieur.

A. V. W.

<em>Au-delà ligne</em>, 2015 <br>dessin, performance, voix<em>Au-delà ligne</em>, 2015 <br>dessin, performance, voix<em>Au-delà ligne</em>, 2015 <br>dessin pour performance