Dnsep 2015
Mathieu Alary réalise un travail de dessin, de sculpture et d’installation qui prend sa source dans les cabinets de curiosités et les chambres de merveilles de la Renaissance.Ses dessins à l’encre de Chine sont des compositions raffinées et complexes dont les sujets relèvent de la notion de désir. Aussi, la série Fanstamagories représente-t-elle des sexes de plantes.
Faisant cohabiter la décadence du 19e siècle avec l’iconographie du fantastique de la seconde moitié du 20e siècle, il réalise des agencements de moulages de végétaux, coraux et roches en résine mis en scène par des dispositifs de rétroéclairages qui font flirter le précieux avec le kitch.
Poliphile est un modelage de tête humaine en plâtre et chaux. Recouverte de terre et de mousse elle semble, quant à elle, extraite des ruines d’un musée archéologique.
Dans Dédale il invite le spectateur à sinuer dans un labyrinthe de planches de contreplaqué sur lesquelles un paysage végétal est pyrogravé. Manipulant les codes cinématographiques de Jean Cocteau jusqu’aux films d’horreur classiques de la Hammer, Mathieu Alary joue avec les faux semblants des décors dont les metteurs en scène n’ont jamais caché les subterfuges, bien au contraire.
Benjamin Laugier