Dnsep 2015
Benoit Barbagli entreprend un travail performatif qui associe ingénierie et poésie.Teintées d’un fort rapport à la nature et aux sciences, ses performances peuvent ainsi être orchestrées par des dispositifs complexes ou ne nécessiter que le plus simple appareil.
Ses Visites peuvent parfois rappeler les postures de Philippe Ramette lorsque lui-même invoque Le Voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich.
Pour Tide of Trepidation, il attelle un piano à un radeau pyramidal. Relié à un treuil, le piano est immergé pour être joué en apnée. Cet hommage au pianiste suédois Esbjorn Svensson, victime d’un accident de plongée, puise dans les nombreuses sources d’inspiration de Barbagli. La musique tient donc un rôle central y compris lorsqu’elle n’est pas jouée. Toile de fond de certaines actions, elle est souvent induite comme un air qu’on fredonne après une connexion synaptique fortuite.
Ici la terre est un geste a priori simple et romantique qui requiert en réalité une certaine dextérité. Accroché à flanc de falaise, un bras de bronze tient un bouquet de fleurs. Vertige de l’amour du vide.
À l’inverse, Tentacle 115,5° est un tentacule prothétique en latex composé de 128 aimants disposés dans les ventouses selon la suite de Fibonacci soit 2 exposant 7. Nouveau projet d’ascension, celui-ci consiste hypothétiquement à gravir la sculpture de Bernar Venet intitulée 115,5°, installée dans le jardin Albert Ier à Nice.
Benjamin Laugier