Le Travelling s’articule toujours en ligne de manière à former une espèce de plan séquence. J’y construis les tableaux à partir de signes, que je manipule et qui constituent alors une forme de langage visuel. J’essaie ensuite de les faire correspondre entre eux pour évoquer un récit. Pour cela, je m’inspire d’une littérature réaliste américaine, avec des écrivains comme John Fante, Richard Brautigan, Raymond Carver ou encore John Irving qui mettent en scène des personnages désaxés, inadaptés, qui souvent se réconfortent dans des mondes intérieurs riches. Par exemple, on peut voir un ventilateur se transformer en hélice d’avion d’une toile à l’autre, ou encore un yucca en jungle, comme s’il s’agissait là d’une rêverie de bureau. Pour beaucoup, ces motifs sont liés à la ville de Nice qui a d’une certaine manière «exotisé» mon travail.