Brice Courtès

Dnsep 2015

La démarche de Brice Courtès relève à bien des égards de la définition du critique d’art Maxence Alcalde de l’artiste opportuniste. Tout d’abord parce que son matériau premier est l’espace public qu’il transpose dans l’espace de l’exposition, mais aussi dû au fait qu’il s’agit autant d’une posture que de tentatives de transgression. Par ailleurs, sa pratique récurrente de l’autoportrait est également constitutive de cette définition puisque, toujours selon Alcalde, « l’artiste opportuniste permet d’envisager une auto construction de soi (..) une connaissance de soi qui passe par une reconnaissance mutuelle avec autrui. »

C’est ainsi que l’installation Me as an Artist est composée de trois projections et d’une sculpture lumineuse. Le lampadaire fixé au plafond alimente trois ampoules de faible intensité, chacune étant coiffée d’un chapeau, au même titre que l’artiste lui-même.

Les vidéos proviennent quant à elles de lieux communs à Courtès, atelier de tatouage, entrée d’immeuble, etc. Le soleil filmé en camera obscura constitue la dernière pièce de cette installation, ainsi qu’une nouvelle évocation de rupture avec l’intensité lumineuse.

Autre pratique de l’autoportrait, chaque soir il colle sa paire de lentille jetable sur un miroir pour former une archive inaccessible des quinze derniers jours. Plaçant le spectateur face à son propre reflet, c’est ici l’espace privé qu’il transpose dans l’espace public.

Benjamin Laugier