Orgue
Lauréate 2015 du prix de la Jeune création de la Fondation Bernar Venet
Dnsep 2015 – Félicitations
Les productions de Jeanne Berbinau Aubry questionnent les phénomènes naturels et mécaniques. Dans son travail de sculpture et d’installation, elle détourne des objets en transposant leur état initial en des alternatives parfois paradoxales.Les processus de fictionnalisation de ses œuvres sont de longues étapes de macérations d’une idée, d’un savoir ou d’une technique, qui relèvent d’une appréhension multi-dimentionnelle de la réalité.
Aussi dans une nouvelle vidéo, elle projette l’image d’une petite forêt expérimentale de plantes bioluminescentes dont l’usage pourrait à terme servir d’éclairage public.
Ses Cierges composés de paraffine et de poudre à canon sont autant d’explosions avortées contenues dans un objet finalement désacralisé.
Si la lumière tient une place centrale dans les œuvres de Jeanne Berbinau Aubry, c’est le tube néon qui régulièrement joue le rôle principal. Qu’il soit artificiellement maintenu en activité, réemployé dans la confection d’un lustre inutilisable ou pétrifié dans une boite de plexiglas en cours de cristallisation, le néon est renvoyé à son statut de gaz prisonnier. Lorsqu’elle libère des essences, ce sont celles qu’elle a laissées macérer dans l’alcool de sorte à obtenir une liqueur, quintessence d’un lieu mis en flacon et dont l’effluve se répand à discrétion.
Benjamin Laugier