F. L.
Dnsep 2015 – Félicitations
La démarche intuitive voire pulsionnelle de Florence Lattraye se matérialise par un large registre de pratiques traitant de l’aliénation. Plus précisément elle aborde dans une violence contenue les représentations du travail et du domestique et leurs atours les plus obsessionnels pour ramener au premier plan les angoisses qui s’y rattachent.Ses objets dysfonctionnels, la collection de bilboquets, les chutes d’atelier retravaillées, les planches de bois poncées jusqu’à leurs limites constituent à la fois un exutoire paradoxal et l’aveu de l’impossibilité d’un aboutissement.
Dans ses événements, le performeur joue son propre rôle et semble habiter l’exposition dans un rapport ambivalent avec le spectateur. Ici aussi c’est le corps comme matériau qui est poussé dans ses retranchements. Le sien, lorsqu’elle arpente inlassablement les pourtours d’une marre de boue à la manière de Nauman dans son atelier. Celui des autres, lorsqu’elle donne l’instruction à quelqu’un de monter une palissade qui par la nature de ses planches est vouée à systématiquement chuter.
C’est ainsi que le dessin d’un Maelström se relie à un parterre de verre brisé tandis qu’un carnaval de pacotille se joue dans un interstice.
Un certain chaos s’organise non sans ironie.
Benjamin Laugier